La maladie pilonidale, aussi appelée kyste pilonidal ou encore sinus pilonidal, se caractérise par la présence anormale d'une ou de plusieurs poches dans le bas du dos (le plus souvent dans en haut du sillon inter-fessier). Relativement peu connu du grand public, le kyste pilonidal n'en reste pas moins rare. Il touche principalement les hommes à la pilosité développée.
Votre médecin vous propose d'en apprendre un peu plus sur cette petite boule douloureuse qui est une affection bénigne. Découvrez notamment les causes de l'apparition de cette grosseur présente à un endroit intime de votre anatomie. Enfin, sachez en plus sur les différents traitements possibles.
Un kyste pilonidal correspond à une cavité se formant sous la peau. Elle est secondaire à une accumulation de poils ayant pénétré dans le derme. Ce type de kyste prend son origine au-dessus du canal anal, au niveau de la région sacro-coccygienne. Il touche plus souvent les hommes à forte pilosité et peut passer inaperçu pendant plusieurs années puisqu'il n'occasionne pas toujours de gêne. D'autres facteurs de risque existent comme l'obésité ou la station assise prolongée.
Les poils prisonniers sous la peau vont se comporter comme des corps étrangers et déclencher une réaction inflammatoire. Le kyste ne possède pas de paroi propre et dès lors qu'il se met en activité, il va s'infecter. Ce kyste sous-cutané peut aboutir à un abcès aigu et le pus produit va faire qu'il sera très douloureux. Ce dernier finit par s'écouler par de petits orifices visibles et fait disparaître la douleur.
Il faut savoir qu'un kyste pilonidal peut enchaîner les épisodes d'abcès et de rémission pendant plusieurs mois, voire années. Seulement, à chaque épisode, la douleur va en grandissant, le kyste développe des ramifications et s'amplifie.
Le kyste pilonidal résulte de poils qui se cassent, irritent la peau et s'incurvent dedans provoquant progressivement un abcès. Il peut survenir suite à des frottements répétés, une surcharge pondérale, des antécédents familiaux, un travail sédentaire incluant une position assise ou encore un traumatisme faisant suite à une opération chirurgicale dans la région sacro coccygienne.
Un kyste pilonidal se situe dans un endroit intime et sa présence n'est pas toujours facilement remarquable. Toutefois, quelques symptômes peuvent signaler qu'il existe et doivent vous alerter. Ces symptômes sont principalement :
Lorsque l'on suspecte une petite boule au niveau du sillon interfessier, il est important de mettre sa pudeur de côté et de consulter un médecin généraliste. Celui-ci inspectera la zone intime et essaiera d'identifier un ou plusieurs orifices (ou fossettes). Il est assez aisé de différencier le sinus pilonidal des autres causes fréquentes de suppuration locales (fistule anale, maladie de Verneuil, spina-bifida...).
De plus, l'évocation de l'évolution des symptômes peut aussi induire le diagnostic en faveur d'un kyste pilonidal. On distinguera d'ailleurs la forme aigüe de la forme chronique du kyste.
Dans la forme aigüe, l'apparition se fait soudainement sous l'aspect d'une tuméfaction rouge, chaude et douloureuse. Le pus s'évacue spontanément par les fossettes ou les orifices externes.
Dans la forme chronique, le kyste est à un stade d'évolution supérieur puisqu'il va faire l'objet de sécrétions purulentes indolores mais gênantes et provoquant des démangeaisons. Les sécrétions s'évacuent par une fossette ou un orifice secondaire.
Il existe plusieurs cas de figure induisant des traitements différents. En effet, lorsque l'on est en présence de fossettes asymptomatiques, aucun traitement n'est approprié. Le médecin pourra prévenir que l'endroit s'infectera probablement un jour ou l'autre sans avoir de certitude.
Lors d'un stade précoce du développement du kyste, le médecin préconisera de faire attention à bien laver et sécher la zone infectée, puis de réaliser une épilation pour éviter tout risque de complication.
Lorsque le kyste est déjà infecté, le traitement est l'évacuation du pus (par une incision sous anesthésie locale) afin, non seulement, de diminuer la douleur mais aussi d'empêcher la progression de l'infection dans les tissus avoisinants. Dans ce cas de figure, les antibiotiques ne sont pas recommandés parce qu'ils ne permettent qu'une simple accalmie passagère de quelques jours. Les pansements alcoolisés pour faire mûrir l'abcès sont inutiles et les pommades antibiotiques sont sans efficacité. Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens sont également non recommandés puisqu'ils diminuent l'immunité contre les infections.
Ce traitement conservateur peut ne pas suffire dans le cas où le patient est en phrase chronique et est resté avec un kyste suitant sur une longue période. Le traitement devra se faire par une excision ouverte (chirurgie sous anesthésie générale). L'intervention est courte et sans danger mais la convalescence est souvent longue. L'atout de ce type d'intervention plus contraignante est le faible taux de récidive du kyste.
Les chirurgiens qui retirent un kyste sous anesthésie générale vont enlever complètement le kyste et laisser la plaie ouverte afin qu'elle cicatrise d'elle-même. L'épiderme va devoir se reconstituer et cela demande en moyenne 2 mois d'immobilisation et de soins infirmiers quotidiens au domicile.
Les soins consistent à prendre une douche avant le travail de l'infirmier qui va appliquer une mèche absorbant les sécrétions de la plaie et recouvrir le tout avec un pansement. Si le site opératoire s'infecte lors de la phase de cicatrisation, le patient pourra être placé sous antibiothérapie.
Après la cicatrisation complète, il est possible pour le patient de reprendre une activité tout à fait normale.
Imperceptible ou infecté, le kyste pilonidal reste une affection relativement fréquente et totalement bénigne. Votre médecin généraliste pourra en faire le diagnostic assez facilement et vous conseillera sur le parcours de soins à suivre en fonction de son l'évolution. Une douleur, une grosseur au niveau de la région du sillon interfessier ? N'hésitez pas à consulter un professionnel de santé rapidement.